Les coups de cœur de Chiara Parisi, directrice du Centre Pompidou-Metz

Chiara Parisi, historienne de l’art et directrice du Centre Pompidou-Metz, nous a fait part des artistes et des projets qui ont particulièrement retenu son attention pour cette édition 2022 de Parcours d’Artistes.

Au Frac : Ouassila Arras, installation

Le travail Ouassila Arras, diplômée des Beaux-Arts de Reims, prend la forme d’installations généralement monumentales. Il se déploie autour de la notion de déplacement, notamment celui des migrations familiales liées à un contexte économique. Poursuivant ses réflexions sur les communautés invisibles, l’artiste se concentre pour Degrés Est sur ce que signifie venir habiter un lieu.

À Modulab : Gianpaolo Pagni, dessin, techniques mixtes, son, collage.

Gianpaolo Pagni est né à Turin et travaille au Pré-Saint-Gervais. Il aime les livres. Il en crée de nombreux, qu’ils soient uniques, imprimés, peints ou tamponnés, édités, autoédités, reliés ou non. Depuis 2002, Gianpaolo Pagni crée ses tampons et les utilise comme des outils de dessin. Son travail se concentre autour de la dimension liée au souvenir et à la trace, utilisant le motif et la répétition mettant ainsi à jour une forme d’archéologie personnelle.

À la Basilique Saint Vincent : Laurent Brunel, céramique, gravure, dessin, installation, peinture, sculpture.

Le travail de Laurent Brunel se structure autour de la question de la représentation. Cette réflexion s’applique principalement à la figure humaine en proposant de nouvelles modalités de représentation qui se développent par la pratique croisée de la peinture, du dessin, de la sculpture et de la gravure. La figuration est abordée comme une question ouverte qui s’élabore à travers des dispositifs construits sur les principes de correspondances, de dialogues, de jeux et d’interactions.

À la galerie Vis-à-vis  : Elsa Werth, installation, objet, sculpture, techniques mixtes, vidéo, son.

Elsa Werth développe un travail aux formes multiples : installations, sculptures, vidéos, livres d’artistes et pièces sonores. L’économie du travail, les façons d’œuvrer constituent le contexte à partir duquel se déploie sa pratique artistique. Elle rend compte des actions ordinaires, des gestes quotidiens liés aux activités et rituels contemporains en les désignant et en les déstabilisant par des opérations de déplacement, des contre-usages, des perturbations.
Avec une réelle économie de moyens, elle revendique des productions anti-spectaculaires comme tactiques de résistance.

Atelier-galerie l’Échelle : à la frontière entre art et artisanat autour de la céramique.

Marie Donois Steib, aquarelle, dessin, peinture, sculpture, techniques mixtes.

Le travail de Marie Donois Steib laisse une part importante à la spontanéité et au hasard. L’artiste navigue entre semi-abstrait et abstraction pure : parfois apparaissent des images vaguement identifiables ou reconnaissables, comme surgissant d’une mémoire imprécise. Des nuages, de la fumée et des formes floues peuplent ses dessins et ses sculptures, toujours en relation avec le vivant, le végétal.

Kim Détraux, céramique, dessin, sculpture.

Kim Détraux pratique la sculpture et la céramique. Elle s’inspire des multiples formes et textures provenant du vivant et de son environnement afin de réaliser des objets à la fois utilitaires et décoratifs. À travers des installations, elle fabrique des interrelations entre ces objets hybrides, parfois voués à être activés. Animée par la question de l’hôte, elle s’intéresse au contenant, comme un objet qui accueille, reçoit et conserve ce qui l’entoure.

Marine Couderc, sculpture, techniques mixtes, céramique.

Marine Couderc articule son travail en trois axes : la sculpture et le mobile, au travers desquels elle établit des constats, interroge et donne matière à réfléchir ; la céramique, toujours des pièces uniques, comme en sculpture ; et l’entre-deux, zone d’accident : lorsqu’elle casse ou qu’une de ses pièces céramiques se déforme, elle ne la jette pas mais je la transforme. Cette démarche contribue à repousser la limite entre l’objet utilitaire et l’œuvre d’art, mais surtout, à exploiter l’opportunité qui s’offre et à s’adapter à l’existant.

Au Temple Neuf : Guillaume de la Follye de Joux. Dessin.

Guillaume de la Follye de Joux est étudiant à l’ESAL Metz en 5e année. Son travail s’organise autour de l’étude de territoires que l’on peut définir comme des tiers lieux, zones en friches ou encore espaces abandonnés ou en transitions. Sa pratique plastique touche à tout les mediums, du dessin à l’installation en passant par la céramique et la vidéo. Guillaume de la Follye de Joux arpente, collecte, documente et engage des actions in situ ou délocalisées pour faire parler ces lieux, de leur présence et de leur situation dans l’aménagement du territoire.

À l’Église Saint Martin : Victoria Sirooka, dessin, peinture.

Originaire d’Ukraine, diplômée en arts plastiques et installée à Metz après plusieurs années passées en Afrique du Sud, Victoria Sirooka est artiste peintre et illustratrice. Dans ses portraits, ses tableaux et ses fresques, elle donne a voir la fragilité du monde qui l’entoure et recherche la sensibilité dans les formes minimalistes. Elle puise son inspiration dans la nature et explore, à travers ses œuvres, la délicatesse des corps et la diversité des plantes, leurs teintes, leurs couleurs.

Au Café littéraire le M’Tiss : soirée philo animé par Charly Momenteau sur le thème : « la culture s’oppose-t-elle à l’art »

Social et politique, le sujet se prête surtout à un questionnement esthétique. Au fond, qu’est-ce que l’art ? Que signifie rentrer en contact avec une œuvre ? Quelles en sont les conditions véritables ? Et que peut la culture pour les favoriser ?

(Photo: Marie Steib, Montagne qui fume, grès rose brut, grès sauvage émail de cendre noir)