Laurence Kucma

Merci à Jean-Yves Collin pour un texte grandement fidèle à l'existence de mes photographies :

''Au milieu de l’eau, dans l’eau, à travers l’eau, depuis l’eau, on ne sait pas… on ne sait plus le milieu d’où l’on voit s’agiter ses photos immobiles. Tenter de leur trouver une origine nous amène à nous-mêmes, où et comment dans le ventre de l’eau nous ne nagions pas, nous y vivions sans le savoir. Celle qu’on regarde se fragmenter, s’auréoler et qui s’appelle Petitpuzzle, offre une peinture à notre esprit, pose l’in utérogation du monde avant qu’on naisse. N’est-ce pas une eau qui ne mouille pas, bien au contraire qui donne Visage à l’eaurigine ? Celle qui y est, là, devant nous, nous fait y être bien, elle se dilue et nous dilue dans le mouvement d’une vie dont on ne sait rien…

Et celle qui filme, « d’on n’sait z’où », attrape les étapes avant l’ère libre, en fait des pochoirs selon la profondeur… de l’eau… de la nageuse, de la distance avec l’obturateur… elle les relie. Nos yeux qui les regardent n’ont plus qu’à dupliquer les souvenirs impossibles de notre chrono-logis auxquels d’un coup on croit. On retrouve alors l’endroit commun de l’indétermination de nos identités lorsque dans le milieu de l’eau nous barbotions tous, bercés par le noir immensément éclairé et colorisé de la Vie mouvementée, aquatique. Mouvement t’es, je suis, nous sommes, tous, depuis « on ne sait d’où » et par où nous sommes arrivés''.